Le traitement du cancer du sein c’est Cut-Poison- Burn / Couper / Empoisonner / Brûler , mais le tiercé gagnant pour les cancers du sein hormono-dépendants comporte un numéro supplémentaire comme au Loto, un quatrième volet : l’hormonothérapie qui est mise en place consécutivement à la ménopause chimiquement induite si comme moi tes ovaires continuent de propulser allègrement progestérone et œstrogènes dans ton système.
Depuis maintenant presque un an j’ai commencé la phase hormonothérapie de mon traitement, celle qui théoriquement est prévue pour une durée indéterminée, pas cinq ans, pas sept ans, non celle-là selon mon oncologue c’est à vie. Les anti-aromatases et moi ça sera à la vie à la mort. En théorie.
Reprenons un peu les notions de base d’endocrino comme nous avons toutes et tous séché le cours, oublié, pas vu, pas pris parce que ce jour là on s’est dit :
OSEF de l’endocrino, viens on sèche on ne fera pas médecine, viens je te dis on va à la piscine.
Rappel : Une hormone est une molécule messagère produite par le système endocrinien (une glande endocrine, ou un tissu endocrinien) en réponse à une stimulation, et capable d’agir à très faible dose.
Si tu penses que t’es à jour sur la progestérone et les œstrogènes tu peux sauter le paragraphe suivant ou aller à la piscine.
Les oestrogènes constituent un groupe de stéroïdes, dont la fonction, à l’état naturel, est d’être une hormone sexuelle femelle primaire. Ils sont produits en premier lieu par le développement des follicules des ovaires, le corps jaune (corpus luteum) et le placenta. Certains œstrogènes sont également produits en petites quantités par d’autres tissus tels le foie, la surrénale, les seins et le tissu adipeux. Ces sources secondaires d’œstrogènes sont particulièrement importantes chez les femmes lors de la post-ménopause.Les trois œstrogènes naturels sont l’estradiol, l’estriol et l’estrone. Dans le corps, ils sont tous produits au départ d’androgènes sous l’effet d’enzymes.
L’estradiol est produit à partir de la testostérone et l’estrone à partir de l’androstènedione. L’estrone est beaucoup moins puissante que l’estradiol, et chez les femmes en post-ménopause, on trouve plus d’estrone que d’estradiol. Bien que les œstrogènes soient présents dans les deux sexes, on en trouve une quantité significativement plus importante chez les femmes que chez les hommes. Elles favorisent le développement des caractères sexuels secondaires, comme les seins, et sont également impliquées dans le contrôle du cycle menstruel, ce qui explique pourquoi la plupart des contraceptifs hormonaux comme les pilules contraceptives en contiennent.L’usage d’œstrogènes, en particulier s’ils ne sont pas associés à la progestérone, est un traitement (traitement hormonal substitutif) controversé des symptômes de la ménopause. En plus de leur rôle dans la reproduction, féminine mais aussi masculine, les œstrogènes sont impliqués dans le développement du système nerveux central, dans l’homéostasie du squelette et du système cardio-vasculaire. Ils ont également des effets sur le foie et le tissu adipeux. Les œstrogènes sont impliqués dans des maladies à fort impact sur la société par leur fréquence et/ou leur gravité.
Ce sont pour l’essentiel des cancers hormono-dépendants chez la femme, cancer du sein ou de l’utérus (endomètre). En l’occurrence le cancer du sein est dans la plupart des cas une maladie hormonale liée à la durée et à l’intensité de l’exposition aux œstrogènes. Les hommes qui n’ont pas d’œstrogènes ne font pas ou peu de cancer du sein alors qu’ils ont une glande mammaire, rudimentaire, mais présente.Tous les facteurs contribuant à une augmentation de l’exposition aux œstrogènes sont des facteurs de risque : une puberté précoce, l’absence d’allaitement, une ménopause tardive.L’obésité est un important facteur de risque car il existe dans la graisse des enzymes qui transforment des hormones en œstrogènes (aromatase). Inversement, l’activité physique en réduisant les réserves de graisse est protectrice.
La progestérone est une hormone stéroïdienne principalement sécrétée par le corps jaune des ovaires et impliquée dans le cycle menstruel féminin, la grossesse (progestogène : supporte la gestation) et l’embryogenèse des humains et d’autres espèces.
On remercie Wikipédia pour ce condensé.
Si tu me lis depuis le début, d’abord je te remercie, quelle fidélité! Tu te souviens peut-être que Carlo est ER+ et PR+ ce qui signifie œstrogènes et progestérone) donc je suis bonne pour ? LES ANTI AROMATASES !
Mon cher ami Vrac, m’a prescrit également une petite cure de deux ans de DECAPTYL une saloperie qui est délivrée sous forme injectable et qui doit me castrer chimiquement, buter mes ovaires une bonne fois pour toute. Le cocktail anti-aromatases et Decapetyl c’est en route pour la ménopause au galop et au passage les effets secondaires du choc hormonal.
Privé d’oestrogènes l’organisme se rebelle. Bouffées de chaleur, ostéoporose, augmentation du cholestérol, baisse de la vitamine D, douleurs musculaires, douleurs articulaires n’en jetez plus la cours est pleine. L’effet escompté de ce traitement est de cesser de nourrir l’infiltration de mon cancer sur mon plexus. Ça c’est la promesse, comme on dit dans la communication.
Un truc qui m’étonne et me chiffonne c’est que personne ne dose le niveau des hormones pendant le traitement, histoire de voir si ça fonctionne. La seule chose qui semble importante pour mon oncologue c’est l’imagerie.
Pour le moment ça semble fonctionner puisqu’en décembre rien n’avait bougé. Pas de métastase nouvelle et la prise de mesure incertaine lors de l’IRM ne montrait « pas d’évolution négative de l’infiltration. »
Mais L’IRM c’est une imagerie sujette à interprétation variable
J’en étais aux effets des anti-aromatases, sachant que je me traîne depuis la chirurgie en août 2013 des parésies, neuropathies autres symptômes merveilleux qui m’avaient amené à consulter un neurologue bien sympa mais totalement impuissant ( pas sexuellement hein) et depuis bien plus longtemps des douleurs musculaires qu’aucun médecin n’a réussi à identifier et encore moins soulager autant te dire que je voyais l’hormonothérapie d’un sale œil, et comme je voyais trouble de l’autre à cause de la chimio je me cognais. J’ai fini par commencer le traitement, j’aurais préféré l’inverse mais on ne fait pas toujours comme on veut.
Ça n’a pas loupé au bingo j’ai tout gagné. Bouffées de chaleur, augmentation du cholestérol, baisse de la vitamine D, douleurs musculaires, douleurs articulaires pour l’ostéoporose on jugera plus tard. L’augmentation du cholestérol suit depuis quelques mois une courbe exponentielle, accompagnée du hausse de ma tension, de maux de têtes , cela m’inquiète, mon médecin traitant aussi, et il me suggère de consulter un cardiologue , mais ça je te l’ai déjà raconté là .
Hier j’ai été consulté un cardiologue à Bouseuville, dans la salle d’attente j’ai déjà eu un doute quand en 14 minutes il a pris deux patients. Je me suis dit ça ne va pas aller 7 minutes de consultation.
Je t’épargne les sept minutes qu’il m’a consacrée parce que vraiment c’est sans intérêt. J’ai failli l’égorger. Il hurlait encore en prenant la patiente suivante, une petite vieille qui a du faire une arythmie. Je vais écrire au conseil de l’ordre et j’ai pris un rendez-vous chez un autre cardiologue – angiologue à Lyon pour effectuer le doppler de mes carotides que l’autre enflure a refusé de réaliser parce qu’il ne pouvait pas la facturer à 100% et qu’il fallait que je revienne, c’est à ce moment là que j’ai mis le turbo et qu’il a pété une durite.
En attendant le bilan cardio à venir mon cholestérol grimpe, grimpe ma tension monte, monte et les anti-aromatases à vie je les sens de moins en moins bien. Fuck My Cancer !
Parce que c’est la tendance non officielle et que j’ai une tumeur inopérable mais toujours là et que vous savez que le tissus adipeux dont je suis dotée est une source intarissable d’oestrogènes
Je ne comprends pas bien pourquoi vous auriez un traitement par anti-aromatases à vie alors qu’aucune étude n’indique cela. Actuellement on est sur cinq ans, la question de 10 ans est évoquée. mais jamais à vie.