” Le cancer va prendre une place dans sa tête qu’il va falloir organiser et gérer.”
Ainsi se conclut l’article toujours brillant de Martine Bronner sur le rôle du médecin traitant versus le Plan cancer 3. Allez le lire tout y est bon.
Lorsque j’ai lu son post hier soir il était tard et tout en regardant d’un œil une émission de variétoche et en tweetant avec mes filles à propos de la mort prématurée d’un pull-doudou communautaire vieux de 30 ans, j’ai pensé à l’image ci-dessus.
Oui, c’est le bordel dans ma tête et je ne vous cache pas que ça n’est pas nouveau, alors inutile de tenter d’interpréter. Vous perdriez votre temps.
Le cancer prend presque toute la place, il en reste un peu, pas assez à mon goût, pour le reste de ma vie d’avant. Des pans entiers de cette vie ont disparu, avalés dans le chaos du cancer et des multiples consultations, diagnostics, traitements et interrogations, je ne parle pas du maelstrom d’ennuis issus de la perte d’emploi, du no mans land administratif où je me trouve. Pas encore handicapée, plus indemnisée et il y a les conséquences de la perte de revenu. Kafka est mon cousin. Non je pense à l’essence de ce qu’était ma vie, ce que je ne partage pas ici. Des deuils de parts de vie qui parfois obscurcissent l’horizon déjà bas.
Après avoir résisté j’ai finalement cédé à l’invitation répétée de consulter un psy, comme un boiteux qui finit par utiliser sa canne, pour soulager l’autre jambe. Une canne qui attend patiemment, une canne qu’il a mis longtemps à sélectionner, mais aussi choisi de ne pas l’utiliser pour montrer qu’il pouvait encore marcher. Mais à force de se casser la figure, il a compris. Parfois les chutes sont salutaires.
Je vais donc essayer de soulager mon cerveau, parce que du côté des jambes c’est pas la gloire non plus mais ça c’est une autre histoire.
Je vous laisse j’ai une lettre à écrire à Gray pour lui signifier notre rupture prématurée.
Revenez quand vous voulez , je ne sais si mes aventures et rébellions bien communes sont utiles, moi ça me permet juste de tenir. La trouille est saine c’est que vous êtes encore bien là. POur le médecin traitant no regret il y en a tant d’autres formidables, cherchez!
Je découvre, les larmes aux yeux et j’admire le courage de dire et ce lieu de combat que vous avez créé
Je suis au début d’un cancer rare des sinus et je refuse d’avoir honte éventuellement vis à vis d’autres malades parce que les conséquences pour moi ne sont pas “déjà” visibles ni gravement invalidantes
Je crève tout simplement de trouille et je n’arrive pas à faire confiance au corps médical qui me dit que nous allons nous battre et gagner. Mon médecin traitant m’a lâchée
Incapable d’en dire plus ce matin mais si vous le permettez, je reviendrai
Merci
j’ose à peine laisser un comm
je me doute que ce qu’on devine entre les lignes est pas glop
ça faisait longtemps que je n’étais pas passé
Attention quand même à ce que tu ne fasses pas enfler mes chevilles…vu mes soucis de jambes…merci quand même!! Et toutes mes amitiés à gray mais surtout à Kon Ace
Warm thoughts and big hugs!
And a little bit of FrauBlûcher…