Un
Mon amie Gil, la fidèle parmi les..autres depuis le début de l’aventure cancer, celle qui vient de finir un périple pédestre et solitaire de 1300 km au Japon, est venue déjeuner, Récit de ses mésaventures au pays du soleil levant, récit du mur d’incompréhension linguistique, des fleurs et de la nature, du poisson de Fukushima au petit déjeuner, de la vie solitaire du henro et de bonheurs des rencontres improbables. Elle a soixante neuf ans de l’arthrose comme tout le monde et même pas peur. Le rire de Gil en vrai après le rire sur skype c’était bien.
Deux
Le lendemain j’ai pris la route du sud et pour une fois je suis sortie de l’autoroute au pied du Lubéron, les pêches et les pommes dans les vergers, j’avais rendrez-vous chez une amie. Deux ans de relations sur les réseaux, par téléphone et quelques lettres et paquets.L’année Carlo a modifié notre relation, elle a sa dose d’emmerdements et heureusement pas de cancer.
36 ¨ça faisait un peu chaud après la semaine intensive de pluie, petite promenade dans les ruelles de sa ville au bord de la rivière; Acheter de la badiane, traumatiser la vendeuse du magasin hype d’herbes et tisanes en demandant la provenance. Trouver un coutelier, acheter des lames pour la cuisine pas pour trucider les importuns.
Déjeuner léger à l’ombre, rire. Circuit touristico gastro dans la voiture climatisée. Charger le coffre de tomates bio et d’huile d’olives. Faire un tour au marché de producteurs du soir. C’est le jumeau de celui où je vais ici. Rencontrer une hospitalière d’Avignon de Lourdes (oui ça existe) qui nous vante les mérites des queues de persil et essaye de nous recruter pour accompagner des malades, esquiver poliment. Rire encore.
Boire au frais près des bambous en écoutant la rivière et les chiens aboyer. Faire un clafoutis, préparer un dîner veggie. Attendre le retour de la fraîcheur dans la lumière des bougies à la citronnelle.
Trois
Comme toujours se réveiller tôt, trop tôt. Sortir fumer la première cigarette. Réveiller les cons de chiens qui se mettent à hurler et réveillent tout le monde. Un moment de honte est vite passé,soit mais c’est pénible quand même. Reprendre la route du nord, oublier les pots vides.
Ne pas assassiner les chauffeurs de camions et les touristes qui roulent avec leurs pieds ou en se croyant seuls au monde.
Rentrer à temps pour la sieste avant le rendez-vous de quatre heure.
Retrouver Laurence, une amie partie vivre loin, au nord, le vrai, celui sans soleil, le Nord déprime, le Nord des forêts et des lacs au pays du père Noël. Parler de tout de la vie et de notre métier d’avant, D’un avant où nous fouillions ensemble les archives historiques,
S’entendre accepter une invitation d’intervention. Bitcher une chercheuse qui le mérite.. Se projeter dans un après-demain qui était encore inaccessible, hier.
Soleil
Publier un article sérieux confié par l’amie du Nord, sur le site de recherche abandonné depuis trop de temps pour cause de Carlo omniprésent.
Oublier que la kiné remplaçante est désagréable et y aller quand même. Oublier le rendez-vous chez le généraliste et arriver en retard. S’excuser, apprendre les bonnes manières à l’interne mutique sous le regard amusé et bienveillant de son formateur.
Se dire que les quatre semaines que mon cher médecin va prendre, il les mérite et cette année il ne me manquera pas. Tout ira bien.
Commencer la préparation des trente cinq kilos de tomates achetés la veille.
Prendre un bain froid, boire un verre de Prosecco avant le dîner. Attendre la fraîcheur.
Dormir un peu, se réveiller, fumer la première cigarette, pas de chien qui hurle.
#100happydays
Ici on attend toujours d’en voir une :/ je viens de voir ta recette sur KB je la tente dès que possible ! Bon courage pour les 100kg !
du coulis, des tomates confites à l’huile, du ketchup maison, de la sauce. Objectif 100 kg avec l’aide et les bras des autres..
Tu as un emploi du temps de ministre ! Alors, tu en as fait quoi de tes tomates ? Un article sus KB que j’ai raté ?