«Sed fugit interea tempus fugit irreparabile, dum singula amore capti circumvectamur », ce qui signifie : «Mais en attendant, il fuit : le temps fuit sans retour, tandis que nous errons, prisonniers de notre amour du détail. »
Bam je te fais le coup du latin, (t’as oublié que suis une F**gladiateur )
Revenons à cette étude et clôturons la trilogie avec l’analyse de la communication des réponses des patientes, désolée pour les infirmières, je ne suis pas habilitée à commenter cette partie là.
Hier je te disais que selon l’étude nous étions des feignasses Il semble que le temps qui passe, « tempus fugit » , soit la préoccupation puisque sur 17 diapositives relatives aux patientes 7 y sont consacrées, le temps à l’hôpital de jour, l’attente, le temps avec l’oncologue, le temps avec l’infirmière.
Sur le temps qui passe en HDJ, chacune a une expérience, sur quatre cures, pas une ne s’est déroulée selon l’emploi du temps initialement prévu pour moi, dans l’étude l’attente moyenne est de 50 minutes. Comme Havas ne m’a pas communiqué le détail ce que je peux te dire c’est que ça me semble bien optimiste ou alors j’ai la scoumoune. Je n’ai jamais attendu plus de vingt minutes pour voir mon oncologue ( en chimio, parce qu’en consultation .. c’est autre chose) qui me consacrait le temps qu’il fallait et si le rendez-vous devait prendre du temps il y passait le temps nécessaire. Si le PICC n’avait pas bougé j’aurais évité les étapes radio, deuxième pose, thrombose mais les retards de préparation, la perte de la cure, l’attente pour la libération d’un box, l’attente entre les poches,l’attente entre les poches et les rinçages je pense qu’on y a toutes eu droit.
Le questionnaire est bizarrement rédigé :
- Q1. Estimez-vous que l’oncologue que vous voyez en Hôpital de Jour a suffisamment de temps à vous consacrer pour vous apporter ?
- Q1. Estimez-vous que les infirmier(e)s de l’Hôpital de Jour ont suffisamment de temps à vous consacrer pour vous apporter ?
Réponses possibles ( enfin celles qui sont reproduites)
- Les informations dont vous avez besoin
- Le soutien et l’écoute qui vous sont nécessaires
A mon sens il manque le mot « soins » , je ne vais pas en chimio pour l’écoute pour ça j’avais demandé à ce que le psy (celui de l’étude d’ailleurs) vienne me voir lors de la seconde cure, le sieur, trop occupé, n’a pas déplacé ses fesses de son bureau. On ne mélange pas les fonctions, l’oncologue est là pour te soigner, Vrac à cette époque se préoccupait de mon état, de ma capacité à encaisser les chimios, de l’état de ma formule sanguine, de mes douleurs physiques, des effets secondaires; Bref il faisait son job. Elles sont 73% à répondre la même chose
Sur le temps il y a une slide » Etapes au cours desquelles « le temps paraît le plus long » 42 % des femmes répondent que c’est le temps de la préparation de la cure, mais 53 % disent ne vouloir aucune réduction, le temps passé à attendre. Soit, elles sont cinglées soit, il me manque des données, ou alors le stress de l’attente, les médocs, les empêchent d’être cohérentes ; n’oublions pas que le questionnaire leur est distribué à l’hôpital de jour.
Pendant que j’écris cet article j’apprends le décès de la mère d’une amie de ma fille, une femme de mon âge, un cancer, un méchant cancer. Alors du coup cette étude à la noix devient tout d’un coup très accessoire. Les intentions de Roche ne peuvent être que mercantiles, c’est leur boulot. Que vont-ils tenter de vendre, des thérapies ciblées, du white bag en réalité je m’en fous ce qui compte c’est que nous les malades ne nous laissions pas manipuler. Le marché de la santé est ENORME, nous ne sommes que des consommatrices captives, notre job est de ne pas gober toute information qu’on nous balance à longueur de temps.De nous questionner, de questionner nos médecins, de ne pas accepter une réponse standard à la singularité de nos maladies, de nos symptômes, de nos vies.
Si vous voulez lire les 46 slides et le communiqué de Roche je vous les donne.J’en ai fini. Tempus fugit, hora volant , « Le temps s’enfuit, les heures s’envolent. »
ben re poste au bon endroit , bis repetita placent . On prend les mêmes et on recommence ?
zut, trop bête! je voulais commenter sur ton billet précédent en réponse à la dame d’europa donna et je me suis trompée.
Donc mon commentaire s’applique au billet précédent qui fait référence au financement d’Europa Donna et à son éventuelle instrumentalisation par les labos qui…
le sujet est plus qu’intéressant car depuis quelques années l’institution désire engager les patients, les labos leur donnent la voix et le projet initial sans doute louable a été dévoyé. les assoc de patients qui par ailleurs peuvent apporter beaucoup sont utilisées de multiples façons. Et les patients globalement reconnaissants d’avoir été entendus et même « sauvés » caressent l’institution, la médecine et la pharmacie dans le sens du poil. Malheureusement uniquement quand celles ci jouent le jeu de l’institution et légitiment son choix. Malheureusement uniquement quand celles ci flattent la médecine qui se dit à l’écoute (et n’écoute que ce qui l’arrange). Malheureusement uniquement quand elles peuvent servir big-pharma en créant de nouveaux marchés que big pharma s’empressera de justifier par le désir des patients. les associations de patients apportent énormément aux patients mais gare à l’utilisation de l’émotion à 2 balles. Il ne suffit pas de sortir son kleenex face à la douleur du patient. Encore faut il tenter de comprendre pourquoi on mène l’assemblée à sortir les kleenex.
merci M. pour avoir retransmis le message de la dame d’Europa Donna. Message que je comprends fort bien et met toutes les patientes et patients dans l’embarras. Car, patientes et patients se sentent redevables envers les médecins et les laboratoires pharmaceutiques d’être encore vivants ou sauvés! Et donc il faudrait dans notre reconnaissance « louer le seigneur » et ne rien dire et accepter, et ne rien dire et ne pas regarder!
Une seule remarque bien que j’aurais des tonnes de choses à dire!
La dame d’E D parle entre autres des femmes étrangères qui désirent être soignées ici. C’est vrai j’ai rencontré plus d’une patiente dans ce cas. Il y a un écart immense entre le soin ici et en Afrique du Nord par exemple. Ce qui n’empêche pas un entrisme effréné d’Octobre rose et de son discours de « sensibilisation » et surtout de vente du DO. Et après on fait quoi avec ce DO? Que feront ces patientes heureuses dépistées qui ne trouveront pas d’oncologues, pas de radiologues pour les soigner? Elles auront tout juste le cancer dans leur tête et demmerde toi avec ça ma bonne dame.
J’ai le sentiment, moi, patiente, que cette grande émotion associée au cancer du sein profite à un marché…Et que ce marché aurait besoin d’être réévalué et regardé en face. Le marché de la « féminité » revendiquée, perdue, retrouvée etc est l’un des marchés les plus juteux de la planète.
Avant de vouloir dépister les gens sains, il serait déjà souhaitable de soigner les gens malades…et il y en a beaucoup. En particulier en Afrique du Nord. Et contrairement à ce qui se dit…il n’y a pas de contamination par le haut. Au sens où, une fois le DO présent l’offre suivra la demande. L’offre suit l’argent. Et quand E D sera prête à regarder le D O autrement qu’avec les yeux de Chimène….
Pour Info, le « spiegel » vient de commettre un article plus que critique concernant DO et mammographie…