Les Agence régionales de santé ou ARS ont beau lire les études sur l’ INEFFICACITÉ du dépistage organisé du cancer du sein, elles continuent à lancer des appels à projets. Le dernier en date est publié par l’ ARS Rhône-Alpes qui n’est pas encore devenue Rhône-Alpes-Auvergne mais passons sur ce point de gestion.
Vous connaissez mon opinion sur le DPOCS, ça ne sert à rien sur une population trop large, ça remplit les poches des radiologues, vide un peu les finances publiques pour un résultat médiocre en terme de santé publique et une manipulation des femmes que l’on terrorise et stresse. J’en ai parlé en 2013, 2014 et je m’y recolle cette année encore, puisque rien ne change au pays des fromages qui puent.
En juillet 2015, une nouvelle étude sur le dépistage a été publiée ici, elle confirme que le DPOCS ne sauve pas de vies et contrairement aux arguments du salmigondis que nous sert l’INCA et les ARS et les associations chargées de promouvoir de dépistage auprès des femmes le dépistage pour une population générale est INEFFICACE!
Charles Harding déclare :
«Il est très difficile de prouver qu’une technique de dépistage augmente surtout les diagnostics de cancers qui ne sont pas mortels», explique l’un des auteurs de l’étude parue dans la revue JAMA Internal Medicine, Charles Harding, un statisticien de Seattle qui a travaillé avec des oncologues, des radiologues et des épidémiologistes de l’Université Harvard. «Nous avons imaginé une nouvelle approche pour étudier la question. J’ai fait partie de groupes chargés de faire des recommandations sur la mammographie et je suis de plus en plus convaincu qu’elle ne devrait pas être appliquée à toute la population. Il faut identifier les marqueurs génétiques qui rendent certaines femmes plus susceptibles d’avoir des cancers du sein mortels et cibler cette population.»
Tout le monde du cancer business a lu cette étude, mais étonnamment elle n’est pas citée dans le dossier d’appel à projet de l’ARS Rhône-Alpes publié ces derniers jours. L’ARS préfère inclure en référence une étude Belge de 2014 portant sur le type de message à diffuser. Cette étude affirme qu’un message visant à laisser les femmes choisir est préférable et préconise la mammographie dès 40 ans ..
La bonne nouvelle c’est que les femmes ne sont pas stupides (qui en doutait encore), une petite moitié résiste à l’injonction de la mammographie, elles sont plus nombreuses dans les zones urbaines, peut-être sont-elles plus éduquées et ont plus de moyens- comme à Paris et dans les Hauts de Seine où seulement 26,7% et 33,6% des femmes répondent aux invitations du DPOCS contre 60% en Haute-Savoie ou encore record absolu le Maine et Loire 65,5% se font avoir par les messages diffusés. Note : On me souffle dans l’oreillette que les parisiennes en réalité se font mammographier dès 40 ans répondant aux messages de leurs médecins peu scrupuleux et/ou inconscients des risques qu’ils font courir à leurs patientes. On devrait interdire les plateaux télés à certains radiologues.
Les résistantes, quand à elles, choisissent l’échographie ou l’IRM si elles sont concernées ou inquiètes. Alors le plan cancer va chercher les autres, celles des quartiers et des zones rurales, celles qui vivent à plus de trente minutes d’un cabinet de radiologie. L’appel à projets de l’ARS Rhône-Alpes cuvée 2015 a pour but de cibler ces femmes là pour les ramener vers les radiologues et en bon ordre s’il vous plait.
Les ARS ne devraient-elles pas plutôt lutter contre les déserts médicaux et encourager la présence de spécialistes dans les quartiers où les populations sont en déficit de suivi médical.
Les financements du plan cancer vont donc servir en partie à financer au choix des mammobiles ou des transports VSL vers les cabinets, je propose qu’Über postule, je suis persuadée qu’ils n’ont pas encore exploré ce marché de niche.
L’Hérault et sa Mammobile obtiennent un piètre score au dépistage malgré la bonne volonté des maires qui financent la venue du radiologue pour les femmes de 40 ans et plus à l’encontre des recommandations d’usage.
Pour en revenir à l’appel à projets de l’ARS Rhône-Alpes qui je pense est le reflet des politiques des autres agences régionales de santé je vous propose d’écrire à Madame Perron qui donne l’adresse en clair suivante : ars-rhonealpes-promotion-sante@ars.sante.fr avec un objet de mail assez limpide du genre Nous ne nous ferons pas dépister inutilement.
et en corps de texte :
Chère Madame Perron,
Merci de lire l’étude Harding, dont je vous communique le lien http://archinte.jamanetwork.com/article.aspx?articleid=2363025 si par hasard vous ne comprenez pas l’anglais j’imagine que vous trouverez facilement une analyse en français et les recommandations qui en découlent. Une multitude de moteurs de recherche pourra vous aider. Bien entendu les publications de Peter C. Gøtzsche restent toujours valables.
Afin de préserver les finances publiques ne serait-il pas plus judicieux de viser les populations véritablement à risques et promouvoir le dépistage BRCA1 et 2 et des consultations d’oncogénétique?
Quand aux acteurs de coordination des projets, il serait utile de leur suggérer de mettre leurs fichiers à jours afin que les femmes déjà malades, opérées ou décédées cessent de recevoir les convocations. Vous savez bien c’est une source de stress ce rappel, vous en jouez suffisamment en maquillant vos messages en rose avec des rubans pour faire passer votre information tronquée sur le bénéfice du dépistage. Pour mémoire le cancer n’est pas rose, si vous avez un doute venez voir dans les hôpitaux et les cliniques.
Pour la signature vous faites comme vous le sentez, je pense écrire fuck , histoire d’être cohérente. Vous pouvez aussi rajouter la photo de la couverture du livre de Rachel Campergue ou lui suggérer la lecture de mon livre si elle n’a jamais rencontré de cancéreuse récalcitrante !
j’ai écris à Mme PERRON
Bonjour Manuela,
j’ai lu, avec intérêt votre article; J’y réponds par un témoignage. Mammographies depuis mes 40 ans (dans la pratique de mon gynécologue qui les faisaient faire systématiquement). A 59 ans, découverte d’un cancer du sein (par palpation), cancer occulte à la mammo (classée acr2). En colère, car m’estimant « trompée », j’ai appelée le centre régional de dépistage. Le médecin que j’ai eu en ligne m’a dit : « il est possible que vous ayez été soumise à trop d’irradiations (vu que les mammos avaient débuté à 40 ans (alors qu’il n’y avait aucun antécédent familial en ligne directe). Le cancer est là maintenant, je ne peux revenir en arrière…je crois que j’ai eu tort d’accepter d’entrer dans le dépistage systématique aussi tôt.