“Choose Life. Choose a job. Choose a career. Choose a family. Choose a fucking big television, choose washing machines, cars, compact disc players and electrical tin openers. Choose good health, low cholesterol, and dental insurance. Choose fixed interest mortage repayments. Choose a starter home. Choose your friends. Choose leisurewear and matching luggage. Choose a three-piece suite on hire purchase in a range of fucking fabrics.
Choose DIY and wondering who the fuck you are on a Sunday morning. Choose sitting on that couch watching mind-numbing, spirit-crushing game shows, stuffing fucking junk food into your mouth. Choose rotting away at the end of it all, pishing your last in a miserable home, nothing more than an embarrassment to the selfish, fucked up brats you spawned to replace yourself.
Choose your future. Choose life. …But why would I want to do a thing like that? I chose not to choose life: I chose something else. And the reasons? There are no reasons. Who need reasons when you’ve got heroin cancer?
“Choisir la vie, choisir un boulot, choisir une carrière, choisir une famille, choisir une putain de télé à la con, choisir des machines à laver, des bagnoles, des platines laser, des ouvres boites électroniques.
Choisir la santé, un faible taux de cholestérol et une bonne mutuelle, choisir les prêts à taux fixes, choisir son petit pavillon, choisir ses amis.
Choisir son survet’ et le sac qui va avec, choisir son canapé avec les deux fauteuils, le tout à crédit avec un choix de tissu de merde, choisir de bricoler le dimanche matin en s’interrogeant sur le sens de sa vie choisir de s’affaler sur ce putain de canapé et se lobotomiser au jeux télé en se bourrant de McDo.
Choisir de pourrir à l’hospice et de finir en se pissant dessus dans la misère en réalisant qu’on fait honte aux enfants niqués de la tête qu’on a pondu pour qu’ils prennent le relais.
Choisir son avenir, choisir la vie.
Pourquoi ferai-je une chose pareille ? J’ai choisi de ne pas choisir la vie, j’ai choisi autre chose. Les raisons ? Y’a pas de raison. On n’a pas besoin de raison quand on a l’héroïne, un cancer.”
Voilà pour le premier billet de l’année, l’ambiance est légère, ça commence bien.
J’aurai pu aussi te faire un bilan, un inventaire à la @pernelle de mon corps ou te parler de mes ex-clients et employeurs tellement bourrés d’éthique et de bonnes intentions qu’ils ont choisi le 26 décembre pour m’envoyer un courrier bien sympa à base de “le client n’a pas payé, alors on va vous demander de rembourser votre salaire.”
Tu sais ces boites de portage qui profitent de la précarité des cadres séniors, tu cotises aux caisses de prévoyance, tu leur lâches 10 % de ton chiffre d’affaire et au bout du compte quand t’es malade, SURPRISE, t’es pas couverte. Le client qui vend du développement durable comme on fourgue du yaourt, ou l’inverse vu que ce sont les mêmes et qui côté pratique sociale oscille entre Zola et racisme insidieux. Ceux-là je me les garde pour une Bertinotite, un autre jour.
J’aurai pu revenir sur les deux dernières semaines ou crever semblait l’option numéro un de la poursuite du traitement.
J’aurai pu te parler des huissiers qui ne prennent pas de vacances.
J’aurai pu te parler de mes globules blancs qui ont décidé de se reproduire dans leur coin avec les enzymes de mon foie empoisonné par les chimios.
J’aurai pu te parler de ma famille proche qui s’inquiète, des amis qui me soutiennent, des cousins qui ont disparu ou encore mieux n’ont jamais montré le bout de leur nez, qu’ils restent bien dans leur trou parce que là il est trop tard.
J’aurai pu te dire que je mets sur pause et pars me planquer dans une grotte chauffée pour attendre la fin de l’hiver.
J’aurai pu te faire une liste de résolutions bien pensantes
J’aurai pu écrire un truc dégoulinant d’amour
J’aurai pu ..mais non
Je manque d’entrain ce matin alors Trainspotting semblait plus adapté.
We are fools whether we dance or not, so we might as well dance.
Funny how your post comes after Anne’s as she is treated with both Taxo and Herceprtin. As you have read I am off chemo for good (this time anyways) as my oncologist agreed my body could not take more. I chose to rest a bit before the next step which seems to be 6 weeks of 5 d/w radiations. I’ll be glowing for spring if I don’t turn into the human torch or Hulk.
More news soon by personal channel. Love from this side (Hoping to cross the pond soon)
Je ne connais pas les effets de la combinaison T/H et pour ma part Taxotere seul a suffisamment causé de dégâts. Heureusement j’en ai fini avec ce poison. J’ai pris un raccourci vers la radiothérapie, mais avant il va encore falloir se remettre un peu en forme pour pouvoir irradier.
à J+22 de Taxo j’ai toujours des neuropathies qui se manifestent de manière aléatoires, j’ai mué/je mue encore comme un serpent, œdème généralisé et foie en vrac. Du coup j’ai eu droit à la carte magique ” FIN DE CHIMIO” et au bonus “RETRAIT DE LA VOIE CENTRALE”
Anne pour la mastectomie c’est finger in the nose comparé au Taxo (enfin pour moi, ces choses sont personnelles) pour le reste je vous raconterai
Pour Scorsese j’ai lu des trucs moins sympas mais on ne va pas se disputer. Good Luck pour la suite des cures et sachez que l’option pouce je passe est toujours ouverte. Take care
There’s a story in that book about cancer, The Emperor of All Maladies, about a researcher working on the first targeted therapy for cancer, aimed at what is now known as HER2/neu breast cancer. At the time this doctor knew he was dealing with an estrogen sensitive cancer, so he combed medical records looking for women with that kind of breast cancer to enlist them for his drug trials. He found one woman whose cancer was super-sensitive to estrogen, and he phoned her.
She told him no way: She’d been through two courses of chemo and she was not going to do that again; she was ready to die. Not satisfied, the researcher phoned her again the next day. There is a photograph in the book of that woman holding a box of the commercial medication that resulted from those trials, Herceptin, and she looked pretty healthy.
I’m sure you need a break. I can’t imagine going through what you have – – just as you would never have imagined it before.
We choose every day, every moment. Some choices certainly are forever; most are not. I’m glad that doctor phoned again the next day, if only to remind that we get to choose every day.
Love from this side,
KT
Je lis les critiques élogieuses du dernier film de Scorsese. Il paraît qu’on y entend 546 fois “fuck”. Cela m’a fait penser à vous et sourire.
Comment allez-vous aujourd’hui?
Anne,
en immersion dans le sordide à J+9 de ma première rencontre avec Taxotère/Herceptine après avoir fait la fière sous FEC. Mastectomie, RD et hormonothérapie sont pour après..
Je viens de découvrir et de lire votre blog, d’une traite.
J’ai bien ri, c’est très bien écrit et illustré. Bravo et merci.
Je passe par là. Timing un peu décalé, puisque j’ai fini le taxotère fin novembre. Désormais, je vais pointer à la centrale tous les jours pour me prendre ma dose de rayon.
Simplement pour vous dire que j’avais cette même énergie et ce même ton ironique sous FEC, que ma forme, mon humeur et ma capacité d’écrire ont plongé de la même façon sous taxotère, mais que, promis, l’énergie revient, deux-trois semaines après la dernière injection.
Là où vous en êtes il peut être intéressant de faire l’apologie du “ne rien faire” et d’écrire la liste de tout ce que vous aurez envie de faire après.
Tout ça pour vous rassurer et vous dire courage, je viens de passer en éclaireuse, et ça passe… ;)
je t’ai trouvé ça http://youtu.be/rp25Te0Adfs
te souviens tu! je crois bien que c’est dans Trainspotting…les mecs en ont marre de leur galère d’alcool et d’héroïne et hop, ils vont faire un tour à la campagne pour retrouver les “vraies valeurs” ils en chient et grimpent des everest ecossais!!! et là dans un instant de lucidité l’un d’eux dit un truc du style:- fais chier la nature, j’ai envie d’une bière, qu’est ce qu’on fout là!
J’en ris encore….Comme quoi entre ce qu’il “faudrait penser” et ce que l’on pense!!! mais je préfère penser que de falloir penser, c’est plus dur parfois mais bien plus juste
pensées m
Un moment que je vous lis…..
Un moment que j’ai envie de vous laisser un commentaire…..
Un moment que vos mots/maux me touchent…
Un moment que j’ai envie de vous dire “je vous aime”.
Chantal.