Mon amie Cat Natt m’a intriguée avec son papier 100 days of happiness et je me suis dit qu’à compter d’aujourd’hui ça devrait être possible d’accepter ce challenge, si je mets de côté une fois par jour les soucis plus ou moins importants qui obscurcissent quand même un peu l’horizon radieux (tu souris j’espère), je devrais pouvoir trouver pendant cent jours, une raison d’être heureuse malgré tout. Je vais juste faire un pas de côté, changer de perspective pour poster chaque jour un truc qui me rend heureuse. Pas forcément une photo parce que mes talents sont nuls mais cent jours de moments positifs ça va nous amener jusqu’au huit octobre. Soit la veille de la fête juive de Souccot ce qui me va bien comme symbolisme. Si la fin cette dernière phrase t’es aussi hermétique qu’une porte de sas de banque tu peux toujours utiliser Google pour te cultiver.
#100HAPPYDAYS
Ça ne va pas m’empêcher de tirer sur Octobre Rose et sur tout ce qui m’énerve, les sujets ne manqueront pas mais juste en attendant je vais partager avec vous cent moments de bonheur #100happydays. Il est probable que cela parle cuisine, famille, blagues et le reste je te le laisserai découvrir. Le bonheur disait la pub c’est simple comme un coup de fil, oui ben non. Le bonheur c’est simple, juste simple.
Lundi 30 juin 100happydays
Cette semaine au programme j’ai bilan cancer, mais aujourd’hui j’oublie l’échéance de mercredi et me concentre sur l’arrivée d’une large portion de ma tribu pour quelques jours. Pour le bilan je suis parée ou presque, il me reste à rassembler la paperasse et les examens.
La perspective de ce début de vacances m’enchante, alors aujourd’hui j’attaque les menus parce que cuisiner pour eux, cuisiner pour les gens que j’aime c’est vraiment le truc qui me rend heureuse.
Il y a quelques années j’avais écrit un article intitulé “Cuisine et transmission” , je viens de le relire et je te le propose comme le premier élément de cette nouvelle série
Le blog ami esprit de contradiction m’a demandé une contribution pour un article sur la cuisine et la transmission.
Le monde merveilleux des médias redécouvre le goût des français pour la gastronomie et pour l’apprentissage de la cuisine et là je m’arrête, je respire et je ris. Ha aha
Je ris d’autant plus fort qu’en ce moment je retranscris les cahiers de cuisine de ma grande tante par alliance, Alice. Des cahiers de 1910, qui ont été recopiés à la main, oui Madame, avec une plume Sergent Major trempée dans un encrier par sa nièce avant guerre, la seconde celle de 39-45, pas celle du golf
Ces cahiers (il y en a trois) sont restés dans la famille et témoignent des habitudes et usages de la table entre 1910 et 1922 dans une famille israélite (on ne disait pas juif) de la moyenne bourgeoisie française. Il y a des recettes de guerre (celle de 14-18) où le beurre et le sucre ne brillent que par leur quasi absence, des recettes désuètes, du sucre pas encore en morceaux ou semoule ou glace mais en pain, des mesures approximatives. C’est écrit en français parce qu’en 1871 ils avaient quitté l’Alsace pour “l’intérieur” pour rester français; en 1918 retour à la case Alsace.
Dans mes autres trésors, j’ai une recette incomplète, rédigée sur un ordonnancier médical où il est question de pieds de veau et de langue. Je n’ai pas encore conceptualisé l’objet final de cette recette mais ne désespère pas d’y arriver.
Mais revenons à l’apprentissage et la transmission. Je suis née en 1960 et à cette époque sévissait Raymond Oliver chef du Grand Véfour, avec l’aide de Catherine Langeais sur la chaine unique de télévision ils préparaient les oeufs Toupinel avec épinards, tomates et pommes de terre dans l’émission ” la cuisine pour les hommes” émission qui était un spin-of de “la magie de la cuisine” des mêmes protagonistes et qui fut à l’antenne de 53 à 67.
Ma mère se maria en 53, elle ne savait pas faire cuire un œuf, mais elle avait la télévision et elle avait ” Cuisine et Vins de France”, les fiches recettes de “Elle” qu’elle découpait collait dans on cahier si la recette était satisfaisante ou classait dans une boite. Le must des recettes était d’être transcrit dans sa Bible, un agenda de 1960 à couverture de cuir vert bouteille que je conserve jalousement.
S’y côtoient les recettes de cuisine juive de sa grand-mère Berthe, les recettes de “cuisine et vins de France” et des sources anonymes glanées au fil du temps, sans hiérarchie, recopiées, collées .
Son filet de bœuf Stroganov est devenu un plat familial, inscrit dans nos gênes au même rang que le Tzemetkuche de nos ancêtres alsaciens. Je me souviens qu’elle notait les recettes de Paul Bocuse et de Michel Oliver qui succédèrent à l’antenne à Raymond Oliver.
Après sa disparition j’ai compté sur les autres mémoires de la famille pour recueillir notre patrimoine culino-culturel ou culturo culinaire. J’en ai fait l’apprentissage en observant le savoir faire et désormais je le transmets à mes enfants et à celles et ceux qui lisent mon blog de cuisine.
Les matzeknepflich ne s’apprennent pas dans les livres mais en regardant , en s’exerçant, en loupant et en recommençant. Par la cuisine, je leur raconte notre histoire, nos errances, nos origines.
La grammaire de la cuisine familiale s’enrichit à chaque génération des ajouts des nouvelles branches de la famille ou de la découverte d’une autre source d’inspiration.
Hier hasard des calendriers, ma cousine (nouvellement trouvée) Susanne qui vit en Californie, m’a adressée un très joli livre intitulé ” Quiches, kugel & couscous” et sous titré My search for Jewish cooking in France. L’auteure Joan Nathan y relate sa très longue quête en France et les merveilleuses rencontres qu’elle y a faite.
Elle raconte un épisode de notre histoire familiale au chapitre des asperges. elle fut reçue dans les années 50 chez l’auteur de la recette des pieds des veaux cités plus haut et elle apprit l’art de la dégustation des asperges mousseline sans l’utilisation des doigts. Choc culturel, curiosité de cette jeune américaine qui découvre le formalisme du repas français, la salle à manger, la vaisselle et l’abondance de couverts. Pilotée par le maître d’hôtel, elle navigue sans encombre jusqu’au dessert.
Plus loin elle rencontre le boucher de Turckheim chez qui nous achetons encore nos saucisses lorsque nous retournons en Alsace. Cela arrive de moins en moins souvent..
Voilà pour conclure ce premier papier, le bonheur passe par ton assiette et par l’amour et les souvenirs que tu y mets à mijoter pour ceux que tu nourris.
Ouaip je vais suivre, si ça parle de cuisine, d’Alsace, de grands-mères, de voyages allers-retours et que tu t’énerves contre Octobre Rose (ça va me faire rire) et au passage je regarde les superbes photos de Hélène Et tout ça sans grossir…je marche…à fond.
Bonjour. Fan comme toi de la cuisine je trouve importante cette transmission culinaire qui fait aussi le tissu d’une famille(en ce qui me concerne plutôt une tribu) mes petits enfants appellent “a la bonne maman” leurs recettes préférées Hé oui c’est comme ce qu’on m’appelle. Je note de fêter soukot dans 100 jours pile poil milieu de chimio. J’aime le symbolisme de cette fête Demain je rentre à l’hôpital pour faire la peau mercredi à ce c…… De carambar. Bon c’est un peu plagiat mais avec mon chéri on aime bien. On avait pense à carcan. Mis c’est pesant. J’emporte ma tablette à hosto je pourrai lire ta prose qui me vaut chaque jour un quart d’heure de rigolade. Je trouve que par les temps qui courent c’est moins cher que le xanax. Bises confraternelles a toi