Cette narration est ouvrage de pure fiction. Toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existé, des événements ayant eu lieu, n’est que pure coïncidence. Le lecteur pourra s’en rendre compte. Suite du premier chapitre . N’oubliez pas de lire les commentaires qui constituent des suites alternatives de lectrices et de lecteurs et proposez vos suites à chacun des épisodes. Je modère ces commentaires afin d’éviter tout débordement.
Frau Blücher
Un jeune policier en uniforme s’approchait de la voiture de l’inspectrice Keller, elle descendit la vitre côté conducteur, tant pis pour la clim.
– Madame, la voirie est déjà là pour nettoyer, c’est le centre qui a dû les appeler, est-ce qu’on les laisse faire et on lève le périmètre ?
– Les techniciens ont tout photographié, on a tout prélevé?
-Oui l’équipe scientifique est repartie avec les prélèvements de peinture, les photos et les gars terminent d’interroger les témoins. Ils en sont au personnel qui était sur la passerelle. D’ailleurs Martinez et Rachid disent que ça va pas être simple de convoquer tout le monde pour les P.V. Plus de la moitié est hospitalisée et les autres ne sont pas très frais non plus. Rachid demande si on revient avec les portables et si il faut demander une autorisation au directeur pour installer une salle d’audition dans le centre. Il y a aussi les soignants et le personnel administratif à entendre, ceux qui ont rencontré la victime. Elle avait un rendez-vous avec la direction. Rachid voudrait des renforts et au moins six ordinateurs.
– Merci, je m’en occupe , je vais organiser ça. Dites à Rachid que je lui envoie des gars et du matériel, qu’il se débrouille pour le local. Qu’il ne laisse partir aucun témoin. On va tout prendre dans la foulée, les malades non hospitalisés en premier pour les laisser repartir, les personnels et demain on viendra faire le boulot dans les chambres. Levez le périmètre, extérieur, bloquez les sorties taxi et piétons avec les voitures et collez-y les uniformes, demandez au mec de la sécurité de fermer le portail et laissez la voirie nettoyer. Ça va râler, surtout les taxis, et les ambulances mais vous allez gérer ça n’est-ce pas .. c’est quoi votre nom ?
– Marinara, inspecteur comme la sauce, dit il en baissant les yeux.
Le pauvre on sentait que la blague de la sauce on avait dû la lui servir souvent.
– Il y a aussi une femme en blouse de médecin qui s’agite à la cafétéria, vous devriez venir voir, ça me semble un peu bizarre. Elle se marre et dit c’est bien fait, elle commençait à nous gonfler sérieusement la cancéreuse avec son bouquin et son blog à la con.
– Mais putain Marinara vous auriez peut-être pu commencer par là, dit Keller en sortant de la voiture, le gars recula juste à temps pour ne pas se manger la portière dans les dents. Keller ne s’excusa pas, elle tendit les clefs de la Megane et lui dit de la garer derrière pour laisser la voirie bosser. Elle repassa les grilles du centre en courant, évita une ou deux perfusions à roulettes de justesse, un fauteuil et une petite vieille chargée de sacs de linge. Sous l’auvent elle trouva la bonne femme qui soliloquait encore un café à la main. Toujours la même phrase c‘est bien fait, elle commençait à nous gonfler sérieusement la cancéreuse avec son bouquin et son blog à la con.
Keller ralentit , sortit sa carte de Police et se présenta:
– Bonjour Docteur, je suis l’inspecteur Keller en charge du meurtre, vous pouvez venir vous asseoir quelques minutes pour qu’on parle?
Sans lui laisser le temps de répondre, Keller l’entraîna vers l’intérieur du centre, elle bifurqua à droite en face du PC sécurité et en poussant les clients de la cafétéria l’amena vers le fond de la salle. Elle assit la jeune femme dos à la salle et elle se positionna en face d’elle, sans lui lâcher le bras.
– Vous connaissiez la victime ?
– Heu oui un peu, elle était suivie ici, je l’avais vue une ou deux fois pour des examens.
– Vous pouvez me donner votre nom, comme ça je le noterai pour que les inspecteurs ne vous interrogent pas une deuxième fois.
Les yeux de la jeune femme ne se fixaient sur rien. Keller répéta sa question d’une voix plus ferme.
– Votre nom ?
– Pascale Blücher. Elle était radiologue.
– Vous aviez l’air très perturbée tout à l’heure, avez-vous assisté à l’attaque?
– Non, pas du tout j’étais à la cafétéria, elle désignait son gobelet. Keller le prit en main il était chaud, donc elle mentait.
-Bien Docteur Blücher, on va reprendre, vous connaissiez à peine la victime et pourtant vous répétiez en boucle c‘est bien fait, elle commençait à nous gonfler sérieusement la cancéreuse avec son bouquin et son blog à la con, c’est ce que vous me déclarez ou vous avez une autre version, je crois que je vais vous emmener à l’Hôtel de Police et on va reprendre ce témoignage tranquillement ?
– Mais ça n’est pas possible j’ai encore des examens à pratiquer il n’est que quatre heure, mon service n’est pas terminé.
– Pas grave, je vais prévenir votre équipe, où est votre sac à main ?
– Dans le bureau du service de radiologie à côté.
Keller appela Martinez avec son téléphone. L’autre ne devait pas être bien loin il arriva vite. Kelelr lui demanda si il avait prévenu la famille, il fit signe que oui.
– Tu emmènes Madame au bureau – elle insista bien sur bureau– histoire de ne pas paniquer la jeune médecin. Je vais prendre ses affaires et j’arrive, installez-vous confortablement en attendant!
L’hôtel de police de Lyon est assez proche du Centre Léon Bérard, dix minutes pour un automobiliste normal, cinq pour Martinez et son gyrophare. La jeune femme allait apprécier la conduite de son adjoint ancien de la BAC il avait conservé les manières du cow-boy urbain. Ça allait aider à la faire parler à l’arrivée si elle ne crachait pas son café en chemin.
En sortant Martinez lui dit,
– Le mari est en voyage il arrive ce soir à Saint-Exupéry, ça serait bien qu’on y soit, il a dit qu’il prévenait les enfants on ne va pas les faire venir tous à Montluc. Tiens voilà son numéro je lui ai filé le tien appelle-le moi les familles ça me gonfle.
– Ah parce que moi les familles je sais faire, je suis une femme, mais que t’es con Martinez. On en est où avec le dossier médical
– Ils font chier. Faut que tu voies ça avec le juge.
– Mais on ne sait pas qui est nommé. Keller allait exploser, elle respira un grand coup et entra dans le couloir de radiologie, désert.
A sa droite un bureau, une porte ouverte, elle appela et un mec arriva en traînant les pieds il portait un badge autour du cou. Elle lui agita sa carte de police et demanda le sac et le casier de Blücher. Le gars accéléra et montra un casier à combinaison.
– Vous avez un code pour ouvrir ça ou une pince ?
– Je vous l’ouvre, cria le gars effrayé qu’elle casse tout.
Keller sortit un sac Hermès bien neuf, elle trouva aussi un numéro de Rose magazine qu’elle embarqua avec elle avec une veste en lin de chez un bon faiseur. Elle fit une pause dans les toilettes de l’accueil déboutonna son chemisier et observa cette drôle de forme de rose rouge sur son sein. Elle avait dû se cogner, rien de grave.
–
– Pascale Geneviève Agathe Blücher née Kleinbrust le 23-5-1963 à Saint Avold. Médecin radiologue. Épouse d’Edwin Blücher président directeur général de la société Mamobitch
Dit être la nièce du député Steiner et désire vivement ma mutation pour St Pierre et Miquelon. Dit aussi qu’aujourd’hui est un grand jour depuis que la cancéreuse blogueuse a passé l’arme à gauche et regrette vivement ne pas avoir participé à ce qu’elle dit être un « sacrifice rituel ».
Malheureusement son alibi est en béton mais je ne comprends pas pourquoi elle m’a menti pour sa présence à la cafétéria.
J’ai sorti le gobelet de la poubelle et envoyé Rachid au labo pour faire analyser son café. Elle est complètement déjantée, carrément à l’Ouest. Y a un truc qui déconne, elle est trop heureuse et fanfaronne trop pour être coupable. Et elle a un alibi.
C’est quoi cette histoire de « sacrifice rituel ».
Merde c’est vrai que la blogueuse faisait carrément chier avec ses délires paranoïaques. De là à la tuer! J’étais d’accord pour un avertissement, une mise en garde mais là les copines déconnent.
C’est haletant. J »attends ton deuxième livre. Tu as une plume fantastique.