Meurtre Rose est ouvrage de pure fiction. Toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existé, des événements ayant eu lieu, n’est que pure coïncidence. Le lecteur pourra s’en rendre compte. Précédemment comme on dit à la télé il y a eu trois épisodes de Meurtre Rose. N’oubliez pas de lire les commentaires qui constituent des suites alternatives de lectrices et de lecteurs et proposez vos suites à chacun des épisodes. Je modère ces commentaires afin d’éviter tout débordement.
La science
Keller partit du tribunal gyrophare et sirène à fond direction le parc de Miribel Jonage. La juge pianotait sur son téléphone, elle pestait sur la piètre qualité du réseau mobile et finit par lui lire la fiche Wikipedia du lac, elle évita le paragraphe sur la faune et la flore pour lui donner l’information essentielle le lac s’étendait sur 350 hectares sa profondeur était de sept mètres.
Le téléphone sonna Keller pesta sur le bluetooth encore en panne et décrocha, c’était un de ses gars il lui donnait l’emplacement exact, le véhicule était près d’une rive du milieu du lac là où le ruisseau du Gua arrive, côté département du Rhône. Keller répéta l’itinéraire et Martini notait sur son portable. Elle changeait d’applications plus vite que son ombre et lança Waze pour le GPS.
– Visiblement, les meurtrières avaient escompté que la voiture coule à pic. Un manque de préparation, il y a fort à parier qu’en cette saison le niveau de l’eau n’était pas au plus haut.
Elles arrivèrent à l’entrée sud du Parc et longèrent à grande vitesse par l’Ouest l’Allée des Fontanils, le parc avait été évacué et seuls quelques uniformes ratissaient le périmètre. Keller espéra que ses gars avaient eu la bonne idée de relever les identités des promeneurs. Keller toujours à grande vitesse négocia l’épingle à cheveu de l’Allée de la plage et pila au bout de deux cent mètres. Tout le monde était là, les voitures formaient une sorte de tortue bleue, tous les gyrophares tournaient. Il y avait des pompiers et des plongeurs, la police scientifique en combinaisons blanches.
Martini dit :
– Mince le directeur de cabinet du préfet est là aussi.
Elle sortit de la voiture, et pris dans son sac une paire de bottes en caoutchouc. Un modèle Hello Kitty. Keller ne commenta pas. Martini expliqua
– C’est tout ce qu’il y avait au supermarché, allez-y moquez-vous.
Le Cayenne était toujours dans l’eau une remorque attendait son signal pour le tracter sur la rive. Cela prit un peu de temps la voiture était remplie aux deux tiers de flotte. Bonjour les empreintes, pensa Keller.
Quand le véhicule fut à sec, impossible de l’ouvrir, le système électronique avait grillé. Keller fit signe aux pompiers et ils démontèrent le pare brise comme si le mec de chez Carglass leur avait donné un cours. En un morceau, pas de dégâts, les scientifiques souriaient c’était rare. Ils attendaient leur tour pour ouvrir le coffre et les portières, ils avaient un boitier qu’ils branchèrent quelque part dans la voiture et tout s’ouvrit en une fois, inutile de tout casser quand tu as le mode d’emploi. Les interceptions des Go-fast remplis de drogue leur avaient procuré une longue série de tests et le concessionnaire Porsche passait les voir à chaque mise à jour du logiciel du véhicule.
Anselme le directeur de l’unité scientifique vint voir Keller, il lui tendit des gants et une coiffe pour qu’elle ne sème pas son ADN partout. Dans un des coffres intérieurs Keller trouva quatre perruques, quatre soutiens-gorges et des prothèses mammaires externes. Dans le coffre arrière, dans une trappe elle trouva les quatre sweat-shirts à capuche rose et les lunettes de soleil. Le tout était trempé. Pas de trace des armes. Dans la boite à gants avant il y avait des milliers de petits rubans roses dans un sachet. Anselme prit le sachet et dit :
– Il est scellé, on va trouver des empreintes sur les rubans. Espérons que cela ne vienne pas de Chine mais que nos petites mains roses ont fait ça en atelier ici.
Pour l’ADN des perruques, Anselme avait confiance, il dit que le filet intérieur était un piège à cellules épithéliales et à cheveux malgré le bain dans le lac il en trouverait. Anselme, dit La Science, n’était pas du genre à s’avancer sans billes.
Martini photographiait, les gars de la scientifiques aussi avec du matériel plus approprié. Keller demanda pour les traces de fuite.
– On a des traces de pas comme vous le pensiez, cinq paires de chaussures de sport un bon 46, un 41 et trois 43, vos filles c’était des mecs en fait et il devait y avoir un chauffeur qui n’a pas dû quitter le Cayenne pendant l’attaque ou ils ont embarqué quelqu’un en chemin. Les pas nous mènent à l’île des Mouettes puis ils ont pris un chemin vers le Rizan qu’ils ont traversé. Ils sont sortis toujours en petite foulée par le pont de Meyzieu. Sur l’asphalte on perd la trace. Vous devriez vérifier les images de l’attaque lorsqu’ils sont devant les portières ça nous donnerait une idée de leur taille. De notre côté avec les moulages des pas on devrait pouvoir vous donner une fourchette pour le poids. Passez demain on verra ce que l’équipe de nuit aura trouvé.
Les gars de la scientifique donnèrent l’ordre de monter le véhicule sur une remorque qui venait d’arriver et hop ça serait direction le garage du laboratoire.
Soudain Anselme hurla stop. La voiture se figea. Tout le monde regardait La Science. Il prit une pince plate et s’approcha de l’aile arrière gauche du véhicule. Il souleva ce qui ressemblait à de l’adhésif et apparut une carrosserie rose fuschia.
– Bordel on cherche un Cayenne noir et on en trouve un rose. Remontez la voiture on va trouver des empreintes là-dessous.
Le directeur de cabinet du Préfet s’approcha de Keller qui réfléchissait adossée au Zodiac des plongeurs.
– Keller, on doit faire un point pour la presse, vous en êtes où?
– Ah la presse, faudra voir avec le procureur moi j’enquête, je ne communique pas Monsieur.
Il grimaça, il savait que le procureur ne dirait rien, beaucoup trop tôt.
– Où est Martini, je ne la connais pas elle est comment physiquement ?
Il semblait déterminer à tenir un point presse ce soir. Keller esquiva
– Regardez les pieds, elle porte des bottes Hello Kitty, très facile à repérer. Bonne soirée, Monsieur le Directeur.
Elle s’éloigna sans attendre de réponse. Elle surjouait l’amabilité, ce type était prétentieux et autoritaire sur le terrain et mielleux genre poisseux quand son patron était présent. Keller voyait Félicia en discussion avec Anselme, elle lui texta de la retrouver à la voiture et d’enlever ses bottes. Elle la vit lire le texto et se déchausser obéissante. Pieds nu elle la retrouva à la voiture, les sourcils froncés.
Keller ferma les vitres de la voiture, mit le contact et la climatisation.
– Le dircab du préfet vous cherchait.
– Merci de m’avoir évité ce boulet. On recherche donc cinq hommes qui en auraient voulu à une quinquagénaire cancéreuse et auteur d’un bouquin sur son cancer. Cette affaire ne ressemble à rien, la radiologue est juste perturbée, nous n’avons pas l’ombre d’une piste. Cinq hommes déguisés en femmes, un Cayenne.. votre victime, vous avez lancé une recherche pour son pedigree? Elle faisait quoi à part cancer? Un trafic qui expliquerait un règlement de compte ? Elle avait des ennemis?
Keller ne répondait pas, elle n’avait encore aucune réponse. Demain ça serait plus clair.
La nuit tombait était tombée sur le parc, elle prit la direction de Villeurbanne, après avoir déposé Martini au parking du tribunal, elle s’arrêta pour appeler le légiste savoir où en était l’autopsie et envoya une série de textos pour Rachid.
Chez elle tout était calme, son homme avait laissé un mot : nous sommes chez mes parents, il fait trop chaud pour les enfants en ville. Appelle quand tu rentres. Il avait rajouté en capitale OU PAS.
–
Excellent article! J’aime trop le style d’écriture que vous optez pour!
PS: Jolie photo de la porche :)