Un dimanche paisible, avec un peu de brume.. et là un tweet qui me rappelle qu’à Paris plus de 35 000 femmes vont courir 6,7 km dans la course La Parisienne. Une course qui n’est pas un événement Octobre Rose juste un truc organisé par une société commerciale pour gagner de l’argent qui joue sur l’aspect solidarité et reverse un peu d’argent à la Fondation pour la Recherche Médicale (pas le meilleur choix à mon avis) en distribuant des rubans roses. Tu vois, Rubans roses, moi je vois rouge
C’est du Pinkwashing, si ce terme t’es inconnu tu peux lire l’article de Sophie paru dans Slate ça va t’éclairer.
Moi ce qui m’interpelle c’est le nombre de ces trucs organisés par des associations à but non lucratif ou lucratif, par des sociétés d’événementiel sportif ou par l’amicale des gentils couillons réunis.
Le système est le même partout. Tu achètes ta participation, ton dossard entre 10 € et 50 € et une partie infime, importante ou rien est reversée à une fondation, un centre de recherche ou à personne.
Dans une opacité totale.
Prenons l’exemple d’Odyssea association emblématique de ces courses roses contre le cancer (à force il va les rattraper).. Course rose, rien qu’en écrivant je prends deux points de tension supplémentaires.
Créée en juillet 2002 à l’initiative de Frédérique Quentin, ancienne athlète de l’équipe de France d’athlétisme et de Frédérique Jules, kinésithérapeute, ODYSSEA, association de loi 1901 à but non lucratif, récolte chaque année des fonds destinés à la lutte contre le cancer du sein. Son circuit de marches et de courses à travers la France et outremer a permis, depuis sa création, de rassembler plus de 340.000 personnes et de reverser dans chacune de ses villes étapes plus de 3,4 millions d’euros au profit de la recherche, de l’accompagnement des patientes et de leur famille ou de l’information sur le dépistage précoce. Parce que le cancer du sein concerne toute la famille, le circuit ODYSSEA permet justement aux femmes, aux hommes et même aux enfants de partager les mêmes foulées. Le rassemblement, le partage, l’essence même du sport. Le sport et ses valeurs, le sport et ses vertus thérapeutiques aussi. Courir 5 km ou 10 km représente un vrai défi pour certain(e)s. Dans ce défi très personnel, les participants du circuit ODYSSEA rejoignent d’autres femmes et hommes dont l’objectif consiste à faire avancer le recherche contre le cancer du sein, première cause de mortalité de cancer chez les femmes entre 35 et 55 ans.
Depuis 12 ans et de 70 courses organisées, il y a toujours une grande émotion au moment du départ. Voir cette vague rose sur la route est un symbole fort.Savoir qu’il y a des personnes qui ont été touchées par la maladie et qui sont présentes au départ, entendre les témoignages, est très intense.Cette année encore, les rendez-vous ODYSSEA offriront les mêmes sourires, les mêmes images de ces couples, de ces ami(e)s, roses de bonheur, main dans la mais sur la ligne d’arrivée. Fiers d’avoir accompli leur petit défi sportif et fiers surtout d’avoir eux aussi contribué à la lutte contre le cancer du sein. C’est notre histoire, celle des 2200 bénévoles qui nous accompagnent et nous sommes heureux de la partager avec vous et tous ceux qui nous soutiennent.
L’association organise toute l’année partout en France des courses et récolte des fonds (les dossards et les sponsors), une fois déduits les frais d’organisation et de communication (là tu penses à Bygmalion et tu te dis parce que tu as l’esprit mal tourné que quelqu’un doit s’en mettre plein les fouilles) il reste une somme X , on ne sait pas combien, ils annoncent 3,3 Millions récoltés et donnés sur leur site pour 12 années d’activités, mais ne publient aucun compte. Donc il est permis de s’interroger sur le chiffre de la récolte réelle des courses, sur les frais réels etc..
J’ai fait quelques recherches sur le site du Journal Officiel aucun comptes déposés ; il existe deux inscriptions la création en 2002 et un changement d’adresse en 2006. Il y a aussi quelques association Odysséa locales et des occurrences avec la Ligue Nationale contre le cancer. Tout est assez nébuleux.
Le siège de l’association si il n’a pas changé, il est dans un immeuble de Belleville entre un Kebab et un Sushi. Il y a de fortes chances que ce soit juste une boite aux lettres.
Sur le site web de l’association, dans leur dossier de presse aucune adresse physique juste un mail de contact. Pas de numéro SIRET, rien de concret. Leur communication est gérée par une agence spécialisée et leur fondatrice Frédérique Quentin, ancienne athlète qui est toujours présidente de l’association est maintenant chargée de mission à la Française des Jeux qui est un sponsor de l’association, rien de discutable, juste de l’opportunisme.
Ce qui est plus ennuyeux c’est leur objet, « exclusivement réservé aux femmes » ne serait-ce pas contraire à la loi cette mention ?
Toi tu cours, tu crois que tu cours pour faire avancer la recherche ou soutenir le dépistage organisé (là je dis dommage Éliane). On te vend de l’émotion (voir leur texte de présentation) et au final tu te fais peut-être plaisir à courir, les endorphines , l’ambiance, les copines, les goodies ( des serviettes hygiéniques, du liquide vaisselle) pas sexiste du tout la course rose ! Donc tu cours, tu payes pour courir et qui gagne à la fin ?
PS. Ne venez pas me reprocher de ne pas avoir demander à Odyssea les réponses à mes questions, je ne suis pas journaliste, je peux faire des billets d’humeur, si Frédérique Quentin ou son trésorier veulent publier leurs comptes certifiés de préférence, ça me suffira.et rajouter sur leurs documents une adresse, un numéro de téléphone et n° SIRET ça serait parfait
PS 2 No Sport était la réponse de Churchill à la question sur sa longévité. Je vous laisse méditer.
J’ai BEAUCOUP apprécié de lire ce que je pense depuis des années.
De plus, vos précisions apportées en terme de pourcentage d’euros reversés à la recherche sont particulièrement édifiants et accablants.
Ce n’est pas parce que ces organismes ou société reversent des miettes à la recherche qu’il faut les encenser.
Pour eux il s’agit juste de gagner de l’argent sous couvert de philanthropie.
Perso je déteste le rose et être embrigadée. Je viens par hasard sur ton blog et oh miracle tu as écris un truc. Ça me fait du bien en rentrant de la chimio de retrouver ta sainte colère qui me remonte le moral
Bises à toi Ma. Prends soin de toi
Le vôtre aussi. Dans mon département, le président de la ligue est un salopard qui se fout éperdument du bien-être des patients. j’étais dans son service, je sais de quoi je parle.
Merci de ce cours sur le dépistage du cancer du col. Examen que je pratique professionnellement depuis 30 ans. Je n’ai jamais dit que c’est la Ligue qui est à l’origine du dépistage. J’ai dit que dans mon département elle a pris en charge toutes les dépenses permettant aux femmes les plus modestes de bénéficier gratuitement du dépistage.
Vous avez sans doute eu un certain nombre d’expériences négatives avec la médecine mais cela ne veut pas dire que tout doit être rejeté en bloc.
Le plus important est qu’une information équilibrée soit fournie aux femmes afin qu ‘elles prennent des décisions éclairées.
Vous participez à ce travail d ‘information et je vous en sais gré mais admettez que votre point de vue puisse être discuté
Je pense que vous ne m’avez pas comprise :
– La Parisienne est une société commerciale son but est de gagner de l’argent , ce qu’elle réalise. Ce dont je me méfie le plus sont les association opaques dans leur gestion et qui organisent cette opacité comme Odyssea.
– Quand à la Ligue et le dépistage du cancer du col de l’utérus permettez-moi de vous mentionner un extrait de Données épidémiologiques sur le cancer du col de l’utérus, Etat des connaissances daté de 2007
« Le dépistage du cancer du col de l’utérus en France
Le cancer du col de l’utérus est un bon candidat au dépistage d’après les dix critères nécessaires à la mise en place d’un
programme de dépistage définis par Wilson et Jungner en 1968 [37]. Il constitue notamment une menace évitable pour
la santé publique, son histoire de la maladie est bien connue et passe par plusieurs phases précancéreuses dépistables,
il existe des tests de dépistage acceptables par la population et des tests de diagnostic ainsi que différentes stratégies
de traitement disponibles.
Le test de dépistage de référence des lésions cancéreuses et précancéreuses du col utérin repose sur un examen
cytologique : le FCU. La procédure décrite en 1943 par Papanicolaou consiste à prélever des cellules du col de l’utérus
[38]. Le matériel prélevé est ensuite étalé et fixé sur une lame, dans le cas d’un frottis dit conventionnel ou mis en
suspension dans un flacon contenant un liquide de conservation dans le cas d’un frottis en phase liquide (aussi appelé
frottis en couche mince). Ces prélèvements sont ensuite interprétés dans un laboratoire d’anatomo-cyto-pathologie, qui
détermine le type et le degré de gravité de l’anomalie cytologique éventuelle.
L’interprétation du FCU par les anatomo-cyto-pathologistes se base actuellement sur le système de Bethesda 2001 [39].
Selon ce système, un compte rendu de frottis doit comporter trois parties. La première partie témoigne du caractère
interprétable du frottis. La seconde partie rapporte les éventuelles anomalies des cellules malpighiennes (par ordre de
gravité croissante : ASC-US, ASC-H, LSIL, HSIL, carcinome épidermoïde) et/ou glandulaires (AGC, AIS, adénocarcinome
invasif). La troisième partie peut apporter des recommandations et des précisions.
En France, il est recommandé aux femmes de 25 à 65 ans d’effectuer un FCU tous les 3 ans après deux frottis normaux
à 1 an d’intervalle. Ces recommandations s’appuient sur la conférence de consensus de Lille de 1990 [40] et sur des
publications successives de l’Anaes [41,42]. »
J’ai aussi eu un cancer du col et de l’utérus en 1991 et les équipes du service de gynécologie et d’obstétrique de l’hôpital où j’étais suivie, depuis 1979, un centre hospitalier non universitaire, effectuait un frottis annuel de dépistage à toutes les patientes.
J’ai beau lire dans tous les sens l’article précité la Ligue n’est pas à l’origine du dépistage.
Quand au sport je ne dis rien qui contredit le bénéfice d’une activité physique régulière, mais la pratique n’est pas obligatoirement en groupe et sous forme de compétition. Lien social se construit pour chacun de manière différente
Quand à votre opinion sur mon agressivité..
Si je partage votre méfiance vis à vis de la Parisienne, j’ai un peu de mal à comprendre vos critiques un peu systématiques contre Odyssea ou encore la Ligue . Dans mon département la Ligue aide financièrement des malades, aide à certaines prises en charge et a permis de mettre en place depuis 30 ans un dépistage du cancer du col de l’utérus.
Enfin sur le sport et plus généralement l’activité physique, beaucoup d’études ont prouvé son utilité pour diminuer le risque de récidive. Et la pratique permet de créer ou de ecréer du lien social.
Je vous trouve donc un peu trop négative même si vous avez souvent raison