Cancer et vous : elle a toujours été là, dans nos coeurs

Quand tu dis cancer il y a ceux qui entendent Frau Blücher et il y a les autres, celles et ceux qui se souviennent d’un ou une amie, d’un père, d’un mère, d’un proche. Malades survivants ou morts d’un cancer.
Voici les mots que les lecteurs m’ont adressé, anonymes ou non à la suite de mon appel à texte : WRITE ON !
Je publierais au fur et à mesure les réponses toujours dans la catégorie  Cancer et vous, vous aussi envoyez vos contributions

alliance

Florence

Le cancer pour moi c’est une grand-mère chérie qui un jour est devenue toute jaune alors qu’elle rentrait du bord de mer.

Ses enfants médecins (l’un gastro et l’autre gynéco, ma mère) ont tout de suite fait ce qu’il fallait : les Rendez-vous chez les meilleurs spécialistes, les examens multiples et variés, l’opération dans ce grand hôpital froid gris, et monstrueux.

Les pauvres, c’était dur pour nous tous mais pour eux, c’était pire : comment rester à sa place d’enfant et ne pas être trop soignant ? comment ne pas être ébranlé quand on est médecin et impuissant à guérir sa mère ?

Mais la fameuse jaunisse (cancer du duodénum) n’a plus voulu partir, elle était trop confortablement installée, elle s’est tapie au coeur, au ventre de cette Mamily si aimante et accueillante.

Elle a tout eu pendant ces longs mois de bataille : les rayons, la chimio, les vomissements, les cheveux qui tombent, la perruque… et ce foutu teint jaune qui ne la quittait plus.
Ses yeux d’un bleu joyeux, malicieux quant à eux ne cessaient de nous regarder comme s’ils voulaient nous photographier dans le moindre détail.
Combattante, elle continuait de rayonner, à sourire, à rire, à parler, surtout ne rien montrer ou si peu.

Pour sa dernière hospitalisation, elle était tout à côté de chez nous : je passais la voir après mes cours, je lui racontais mes journées, je débarquais après une séance chez le coiffeur, un déjeuner avec charmant jeune homme…
Je crois que nous savions que le temps nous était compté, alors on en a profité, on s’est parlées, on a rigolé.

Et puis elle s’en est allée un dimanche matin, le jour de la fête des Rameaux.
Pour une catholique convaincue c’était plutôt la classe : il y avait Pâques et la résurrection une semaine après…
Il y a un peu plus de 6 ans, un petit bout d’homme a pointé le bout de son nez.
Quand ses deux grandes billes bleues se sont posés sur moi, je l’ai vue : j’ai retrouvé le regard azur et malicieux de ma chère grand-mère sur le visage tout neuf de mon bébé ! Elle a toujours été là, dans nos coeurs
Après toutes ses années, la vie m’avait donc fait un double cadeau.


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  1 comment for “Cancer et vous : elle a toujours été là, dans nos coeurs

  1. Laurence (@lopalomita)
    10/09/2014 at 8:09

    Alors là le témoignage de Florence qui revoit le regard de sa mamie chérie dans les yeux de son bébé m’a émue ! Quelle chance effectivement du destin … Ça me fait penser aux yeux bleus de mon fils qui sont apparemment ceux de mon gd père dont je ne me souviens pas et qui est le portrait craché d’une vieille photo en noir et blanc … Dingue qd même la loterie génétique

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