Il y a des jours où l’objectif des #100happydays est plus difficile que d’autres alors sans être autiste au monde qui m’entoure j’ai choisi une position depuis vendredi. Au dessus des nuages.
La météo ne m’a pas aidée, mais samedi c’était bon. Après le soleil vient la pluie et juste avant les nuages couvrent l’horizon. Au moment où Paris s’embrasait, où le Moyen-Orient explosait, où l’Ukraine et la Malaisie faisaient la Une, peinarde au dessus des nuages je m’occupais de mes trente-cinq kilos de tomates .
En 2012 j’avais atteint le chiffre respectable de 100 kg de tomates en une campagne. La tomate de saison il n’y pas qu’Alain Passard qui la défende, il y a les obscures, les silencieuses, celles qui au tout au long de l’été cueillent , transforment ce fruit du soleil pour améliorer l’hiver.
En 2013 je n’ai rien fait, trop obsédée par Carlo en juillet puis trop faible après la chirurgie. Cette année j’ai décidé que les limitations dues aux suites de cette saleté de cancer et de ma tumeur restante ne me priveraient pas de ma campagne tomates.
En 48 h avec un poil d’aide j’ai donc produit des tomates au naturel, de la passata di pomodoro, des tomates confites à l’huile d’olives, des dés de tomates à l’origan et le coulis de tomates rôties que j’adore.Trente cinq kilos. Laver, peler, couper, mouliner, assaisonner, mettre au four, confire, mettre en bocaux, stériliser. Ça occupe crois-moi, ça fatigue aussi. Mais, comme dirait Florence une saine fatigue. Perso je ne vois pas la différence avec la fatigue ordinaire. La cuisine pour moi est lieu de paix. Le lieu où certes je me confronte à chaque nouvelle limitation de mon handicap. Pas de bras, pas de chocolat, oui ben moi c’est un peu ça. Je m’en moque, je contourne, je triche et au bout entre trente et quarante bocaux de soleil en pots. Du soleil que je partage avec ma tribu et mes amis.
Et pour conclure ces deux jours Arte m’a offert ( aux autres aussi) la diffusion du spectacle des Monthy Python » One down Five to Go » . J’ai ri, j’ai ri et One down five to go c’est mon objectif tomates encore 4 ou cinq sessions et les étagères seront pleines.
Alors viens, on se pose au dessus des nuages et on laisse la haine couler à flot en bas, Je ne vais pas gaspiller mon énergie sur les réseaux sociaux à combattre l’imbécillité, la haine, le racisme et l’antisémitisme. J’ouvre le robinet de vidange et je laisse couler et je leur dit « PIss of » .
MIAMMMMM, définitivement !