Ça commence bien: une mire années soixante, une mire en noir et blanc, un fenêtre sur le monde à deux chaînes, un peu comme mon monde où la chaîne « cancer » prendrait toute la place ou presque. Heureusement pas de Ministère de l’information pour censurer les sujets mais ça manque un peu de variété au niveau des programmes, Je ne suis pas persuadée que Carlo soit le meilleur des choix au niveau programmation.

Aujourd’hui 196 ^e jour dans le calendrier de Carlo, débusqué le 4 juillet 2013, 150 ^e jour après la double mastectomie (on dirait le journal de l’Enterprise par Kirk) nous avons séance photo inscrit à l’ordre du jour.

Une séance sans la jeune et jolie radiologue qui se la coule douce dans les Caraïbes, alors j’espère que le/la remplaçante sera au moins :

1. à l’heure (tu sais à quel point j’adore faire le pied de grue en sautant le déjeuner)
2. sympa derrière la vitre (le micro c’est pratique pour communiquer avec la patiente saucissonnée)
3. efficace au niveau du compte rendu ( idem point 1)

Tu vois je n’ai pas trop d’attentes, je ne mentionne pas le fait que si Carlo a eu la bonne idée d’aller s’installer ailleurs que sur mon plexus pendant ces 6 mois de traitement je compte ignorer mon foie et m’offrir un Spritz en rentrant parce que la dernière prise de sang n’est pas aussi mauvaise que ça.

Ah, je ne t’ai pas dit du côté du foie et des reins Taxotère ce poison a bien foutu le boxon, J’ai été au plus bas, j’ai mué comme un serpent à cause des brûlures, je suis enflée comme un ballon à cause de l’œdème et je t’épargne l’inventaire  du reste des symptômes., mais le mot à retenir pour ce début d’année est FATIGUE, sept lettres ça fait Scrabble et bonus 50 et heures supplémentaires au plumard.

Mercredi dernier, Vrac et moi avons convenu que la chimio et moi c’était divorce par consentement exclusif de la patiente, qu’on passait à la suite : Repos-photo-radiothérapie, RPR. N’y voit aucun message à caractère politique s’il te plait.

Donc à 13 h je retourne à Cancerland niveau sous-sol pour une séance iodée mais sans air marin, en espérant que l’infirmière trouvera une veine pour injecter le produit de contraste, parce qu’hier Nurse Betty m’a explosé le dessus de la main en voulant pomper mon sang. Après saucissonnage sur la table du scanner, balance des blancs et mire de calibration, prises de vues en tranches fines pour rechercher d’éventuelles métastases. Journée suspense, la patiente découvrira-t-elle que Carlo le carcinome a joué au fugitif ?

 

La réponse dans le prochain épisode. #StayTuned

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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